Devenir ostéopathe : assistant ou remplaçant, quelle option choisir pour débuter sa carrière ?

Conseil • le 8 janvier 2025

Si l’obtention du diplôme annonce la fin de la vie étudiante, elle n’est que le commencement de la carrière de l’ostéopathe. Cette transition, si elle n’est pas correctement préparée, peut engendrer des difficultés pour le jeune ostéopathe. En effet, elle présente de nombreux défis : réaliser les démarches administratives de création d’entreprise, choisir un lieu d’exercice, construire sa patientèle, faire sa place dans un secteur concurrentiel ou encore continuer à développer ses compétences.

C’est pourquoi anticiper son début de carrière pendant ses études est essentiel. À l’IOB, nous croyons qu’un des meilleurs moyens d’entamer sereinement sa vie professionnelle est de s’appuyer sur l’expérience d’ostéopathes installés depuis plusieurs années, en réalisant des remplacements lors de leurs absences ou en devenant leur assistant. 

Dans cet article, nous aborderons donc le sujet du début de carrière du jeune ostéopathe. Nous présenterons, détaillerons et comparerons les statuts d’assistant et de remplaçant : les avantages, les inconvénients, les limites, les aspects juridiques et administratifs. Nous expliquerons enfin pourquoi nous croyons à ce processus.

1. Devenir ostéopathe : les débouchés après l’obtention du diplôme D.O

À l’issue de sa diplomation, l’ostéopathe peut envisager plusieurs voies :
• l’installation en tant qu’ostéopathe libéral ;
• le salariat au sein d’une clinique, d’une entreprise ou d’un club sportif ;
• l’enseignement dans une école d’ostéopathie ;
• l’expatriation à l’international.

Vous souhaitez en savoir plus ? Nous avons détaillé toutes ces possibilités dans notre article sur les débouchés à l’issue des études d’ostéopathie.

Néanmoins, l’option majoritaire reste celle de l’installation en libéral. En effet, les postes de salariés dans des structures sont rares et la plupart des ostéopathes enseignants exercent en parallèle en libéral.

A. Le débouché classique : devenir ostéopathe en libéral

On appelle activité libérale le fait d’exercer en tant qu’indépendant, dans son propre cabinet ou en collaboration avec d’autres praticiens, sans être salarié d’une structure (hôpital, clinique, etc.).
L’ostéopathe en libéral exerce généralement sous statut d’autoentrepreneur lorsqu’il débute puis, s’il dépasse les plafonds, sous une structure juridique plus importante telle que SCP, SEL ou SCM.

Vous l’aurez compris, libéral n’est que le statut juridique d’exercice de l’ostéopathie. L’ostéopathe libéral peut donc exercer dans son propre cabinet, dans une maison de santé avec d’autres praticiens mais aussi être assistant ou remplaçant d’autres ostéopathes.

Notre enseignant ostéopathe Jean-Philippe Raffy possède aussi son cabinet dans les locaux de l’IOB

B. L’accompagnement pour débuter sereinement

En tant qu’indépendant, l’ostéopathe possède une liberté totale sur son emploi du temps. Par contre, cette liberté s’accompagne de responsabilités. En effet, il incombe à l’ostéopathe de trouver lui-même ses patients, d’entretenir son local, d’acheter son matériel, de gérer son entreprise : les tâches administratives (facturation, fiscalité), comptables, la communication (site Web, réseaux sociaux, annuaires de référencement), etc.

C’est pourquoi il peut être judicieux pour le jeune ostéopathe libéral de commencer sa carrière en étant encadré. En réalisant des remplacements ou en devenant assistant d’un ostéopathe expérimenté, il gagnera en expérience, bénéficiera de conseils et sécurisera une partie de ses revenus.

2. Comprendre l’assistanat et le remplacement dans le métier d’ostéopathe

Assistant ou remplaçant d’un ostéopathe, quels avantages ? Quelles limites ? Quelles différences ? Abordons maintenant ces deux options.

A. Remplaçant : une première expérience en autonomie

Un ostéopathe qui possède un cabinet bien implanté avec une patientèle fidèle et régulière souhaite souvent assurer une continuité des soins, même lorsqu’il est lui-même indisponible. En effet, cela lui permet de maintenir sa patientèle dans son cabinet et d’éviter qu’elle cherche d’autres ostéopathes disponibles. Il peut alors s’absenter sereinement, en laissant son cabinet entre de bonnes mains.

Pour répondre à ce besoin, le titulaire engage un jeune ostéopathe pour assurer le remplacement. Ce remplacement peut intervenir lors de périodes de vacances (souvent l’été), lors de congés parentaux ou pour diverses raisons personnelles.

Le jeune ostéopathe reprend donc le cabinet et la patientèle de son confrère.

Côté juridique, le remplaçant exerce sous un contrat clair, stipulant la durée du remplacement et les conditions de travail (rémunération, partage des honoraires, responsabilités, etc.). Le remplaçant est souvent rémunéré par un pourcentage des honoraires perçus.

Le remplacement comporte des avantages :
• Expérience professionnelle : un premier pas dans la profession, permettant de se confronter à des cas concrets ;
• Découverte de la gestion autonome de la patientèle ;
• Opportunité de se faire connaître dans une nouvelle région ou un nouveau réseau ;
• Flexibilité : pratiquer son métier sans avoir à gérer un cabinet ou à s’engager sur le long terme.

Il y a aussi des limites :
• Par définition, le remplacement est temporaire, il ne peut durer qu’une semaine. La solution est donc de s’organiser bien en avance pour pouvoir les enchaîner ;
• L’ostéopathe ne suit pas ses patients sur du long terme.
• Indépendance limitée : le remplaçant n’a pas vocation à développer une patientèle propre ni à exercer à long terme dans le cabinet.

B. L’assistanat : intégrer un cabinet existant

Lorsque le cabinet d’un ostéopathe fonctionne bien, que la clientèle se développe, il arrive un moment où celui-ci ne peut plus accepter de nouveaux patients. Il peut donc choisir de stopper son expansion et de refuser de nouveaux patients. Au contraire, il peut désirer faire grandir son activité et son cabinet. Il devra alors collaborer avec un autre ostéopathe pour prendre en charge cette patientèle supplémentaire.

La plupart du temps, l’ostéopathe choisit un jeune diplômé à la recherche de sa première patientèle. Le jeune praticien en ostéopathie devient assistant. Il travaille sous la responsabilité ou en collaboration avec l’ostéopathe titulaire. Ce statut est courant en début de carrière pour acquérir de l’expérience, développer une patientèle et se familiariser avec la gestion d’un cabinet.

Au quotidien, l’assistant prend en charge une partie des consultations des patients du cabinet, soit les jours où le titulaire ne travaille pas, soit en même temps mais dans un deuxième cabinet. L’assistant exerce en toute autonomie, sans supervision directe. Souvent, l’ostéopathe titulaire demande à son assistant de respecter les techniques ostéopathiques, les protocoles et la philosophie du cabinet.
L’assistant doit également parfois participer à des tâches annexes comme la gestion des rendez-vous, l’accueil des patients ou la promotion du cabinet.

Côté juridique, l’assistant est indépendant, il a son propre numéro SIRET, mais il signe un contrat de collaboration avec le titulaire. Dans ce contrat doivent être précisées les conditions de collaboration : les modalités de la redevance, la répartition des charges liées à l’activité (matériel, consommables, communication, etc.), les règles de fonctionnement du cabinet ou encore les conditions de résiliation du contrat.

Côté rémunération, en échange de l’utilisation du local, du matériel et de l’accès à la patientèle, l’assistant verse une redevance au titulaire (généralement un pourcentage du chiffre d’affaires généré ou un montant fixe).

L’assistanat comporte des avantages :
• Développement progressif de sa pratique : L’assistanat permet de se lancer en évitant les frais importants liés à l’ouverture d’un cabinet (local, équipement, communication, etc.).
• Patientèle déjà existante : Il bénéficie de la notoriété et de l’activité du cabinet où il exerce.
• Apprentissage du métier : En début de carrière, travailler en collaboration avec un ostéopathe expérimenté permet d’acquérir des compétences supplémentaires, notamment dans la gestion d’un cabinet (administration, relation avec les patients, etc.).
• Flexibilité : L’assistant peut cumuler cette activité avec d’autres projets professionnels (ex. : remplacement, consultations à domicile).

Il y a aussi des limites :
• Redevance à payer : une part des revenus doit être reversée au titulaire, ce qui peut représenter une charge importante si l’activité est faible.
• Dépendance vis-à-vis du titulaire : l’activité de l’assistant peut fluctuer en fonction des besoins du cabinet ou de la volonté du titulaire de développer le cabinet ;
• Patientèle non garantie : bien que le cabinet dispose souvent d’une clientèle régulière, l’assistant doit se constituer sa propre patientèle sur le long terme, car elle ne lui appartient pas en cas de départ.
• Pas de lien salarial : L’assistant ne bénéficie pas des protections sociales d’un salarié (indemnités de congés, chômage, etc.).

L’assistanat est souvent temporaire et constitue une étape vers l’installation en cabinet propre. À moyen ou long terme, si la collaboration est fructueuse, l’assistant et le titulaire peuvent envisager une association, partageant alors la gestion et les bénéfices du cabinet.

C. Comment trouver un ostéopathe qui propose des remplacements ou un assistanat ?

Dès le début des études, il est essentiel de commencer à développer son réseau. À l’école, l’étudiant doit contacter des ostéopathes avec lesquels il réalisera des stages. Ces ostéopathes pourront lui apporter dans le futur des opportunités de remplacement ou même une proposition d’assistanat voire de collaboration.

Il existe également des plateformes et des groupes sur les réseaux dans lesquels les ostéopathes titulaires publient des offres de remplacement. Charge au jeune ostéopathe d’être réactif, volontaire et convaincant pour obtenir remplacement ou assistanat.

Groupe Facebook d’ostéopathes avec exemple de message de demande de remplacement

Vous connaissez désormais l’essentiel des statuts d’ostéopathe remplaçant et assistant. Dans la dernière partie de notre article, nous vous expliquerons pourquoi ces statuts représentent à nos yeux d’excellentes solutions pour débuter sereinement le métier d’ostéopathe.

3. Devenir ostéopathe : pourquoi s’appuyer sur un ostéopathe expérimenté pour débuter ?

Le succès de l’ostéopathie auprès des français a poussé de nombreux étudiants à se former et à devenir à leur tour ostéopathe. Ainsi, de nombreuses régions de France sont aujourd’hui très bien pourvues en praticiens. Par conséquent, il est plus difficile pour le jeune diplômé de s’installer et de vivre immédiatement de sa profession.

Il est donc essentiel pour les jeunes diplômés de s’appuyer sur l’expérience d’ostéopathes titulaires depuis de nombreuses années.

D’abord, collaborer avec un ostéopathe permet de poursuivre le développement de ses compétences. Celui-ci pourra aider son assistant à optimiser ses pratiques professionnelles et organisationnelles. Il pourra également lui apporter des conseils pour construire et fidéliser sa patientèle, gérer les cas complexes, etc.

L’assistanat comme les remplacements permettent également de réaliser une transition en douceur vers l’autonomie totale. Le jeune ostéopathe ne sera pas immédiatement confronté au stress lié à la gestion d’un cabinet.

La collaboration avec un praticien expérimenté permet aussi de tisser des liens dans le secteur : avec les patients ou les autres professionnels de santé. Le jeune ostéopathe peut alors débuter sereinement la création de son propre réseau… sans empiéter sur celui de son confrère, évidemment.

Les enseignants ostéopathes de l’IOB accompagnent souvent leurs anciens étudiants soius la forme de remplacements ou d’assistanat.

4. Comment choisir entre remplacement et assistanat ?

Nous espérons que cet article vous aura éclairé sur les différentes solutions à envisager à l’issue du diplôme d’ostéopathe.
L’objectif était également de rassurer les jeunes (et leurs parents) qui envisagent l’ostéopathie comme choix de métier. En effet, si l’étudiant en école d’ostéopathie travaille sérieusement, s’occupe rapidement de son avenir après l’école et respecte les étapes que nous conseillons, il met toutes les chances de son côté pour réussir sa professionnalisation et lancer sur de bons rails sa carrière d’ostéopathe.
Ensuite, s’il hésite entre l’assistanat et les remplacements, il doit se poser des questions sur ses attentes.

Celui-ci choisira les remplacements si :
• il souhaite de la flexibilité géographique : Le remplacement permet de travailler dans différentes régions et d’explorer des lieux variés avant de décider où s’installer ;
• il aime varier les expériences : Travailler dans des cabinets aux profils variés (urbains, ruraux, maisons médicales, etc.) enrichit la pratique et la compréhension des besoins des patients ;
• il désire être libre de son organisation : les remplacements sont souvent temporaires, offrant la possibilité de choisir ses périodes de travail et de prendre du temps libre ;
• il veut limiter les contraintes : le remplaçant n’a pas à s’occuper de la gestion administrative ou des charges liées à un cabinet et, contrairement à l’assistanat, le remplacement ne nécessite pas de s’engager sur une durée prolongée.

Au contraire, il optera pour l’assistanat si :
• il recherche de la stabilité : l’assistanat offre un cadre régulier avec un lieu de travail fixe et une patientèle continue ;
• il souhaite développer une relation patient durable : En voyant les mêmes patients sur le long terme, l’assistant peut commencer à créer une base de fidélisation ;
• il aime la collaboration et les échanges : Travailler avec un ostéopathe expérimenté permet d’échanger des idées et d’approfondir ses compétences techniques.
• il s’attend à des Perspectives d’évolution : Si la collaboration se passe bien, elle peut évoluer vers un partenariat ou une éventuelle reprise du cabinet.
• il désire découvrir la gestion d’un cabinet : En collaborant avec un titulaire, l’assistant peut observer et apprendre à gérer les aspects pratiques d’un cabinet.

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Mme Valériane Moreau, responsable des admissions à l’IOB Bordeaux, reste à votre écoute : 06 26 66 61 44 ou par formulaire de contact.  Échangez avec notre équipe et obtenez toutes les informations dont vous avez besoin pour suivre une formation en ostéopathie.

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